John Kerry bute contre le mur israélien, malgré les concessions palestiniennes

 

De retour, hier à l'aube, en Israël, après une courte visite en Jordanie et en , le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a quitté la région  sans rencontrer le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Il faut croire que c'est le signe d'un nouvel échec, bien que le chef de la diplomatie américaine se soit montré optimiste tout au long de sa visite entamée jeudi dernier. John Kerry n'a finalement pas pu rapprocher les positions des deux parties sur les questions-clés du conflit. Les Palestiniens, qui acceptent d'établir leur Etat indépendant sur environ 22% seulement des terres de la historique, Cisjordanie et bande de Ghaza, pensent qu'ils ne peuvent aller plus loin dans les concessions.

A part des échanges mineurs de territoires, pour permettre à Israël de garder certaines grandes colonies, la direction palestinienne et le président ne sont pas près d'accepter de nouveaux compromis sur des points considérés comme des constantes et des lignes rouges à ne pas franchir. L'Etat de doit être établi sur l'ensemble des terres occupées par Israël en 1967.

La ville sainte d'El Qods occupée et annexée par l'Etat hébreu en 1967 est la capitale de l'Etat de Palestine. Le sort des réfugiés doit être décidé selon les résolutions de la légitimité internationale et, enfin, la future Palestine, même désarmée, doit être un pays réellement indépendant et souverain sans présence militaire israélienne sur son sol et ayant le contrôle de son espace aérien, de ses eaux territoriales et de ses points de passage frontaliers. Le gouvernement israélien de droite veut des concessions palestiniennes au sujet de tous les points cités. Il souhaite un Etat palestinien sur une partie des terres occupées en 1967, sans continuité territoriale, c'est-à-dire divisé en bantoustans(selon le modèle d'apartheid sud africain), avec une présence militaire au moins au niveau de la frontière avec la Jordanie, et sans aucune souveraineté sur ses airs, ni ses eaux territoriales ni même au niveau des points de passage frontaliers.

Les partenaires du Premier ministre israélien, issus majoritairement de la droite et de l'extrême droite israélienne, ont menacé dimanche de faire tomber le gouvernement au cas où Netanyahu cède aux pressions américaines et accepte de faire des concessions aux Palestiniens, dans leurs revendications. Cet avertissement est survenu alors que le secrétaire d'Etat américain poursuivait ses efforts diplomatiques en Jordanie et en , où il est allé chercher un soutien au projet d'un accord-cadre qu'il a tenté de faire adopter par les responsables israéliens et palestiniens, avec lesquels il a eu de très longs entretiens depuis son arrivée dans la région.

Après tous ces efforts, quitter Israël sans rencontrer son premier responsable est presque une reconnaissance de l'impuissance du chef de la diplomatie américaine à faire bouger les positions radicales des responsables de l'Etat hébreu en faveur de la construction d'une véritable paix, dans laquelle les Palestiniens pourraient sentir ne pas avoir perdu leur dignité. Quelle sera la réaction de la direction américaine ? Va-t-elle abandonner ses projets de paix dans la région pour ne pas offenser son protégé israélien, ou va-t-elle se retourner contre le président et les Palestiniens en leur imposant davantage de pression ?
Vu les intérêts des Américains et la faiblesse dans laquelle se noient les Arabes actuellement, les observateurs penchent plutôt pour le deuxième cas de figure.
____________________________________________________________
Source : elwatan.com (par Fares Chahine)

Laisser un commentaire

Retour en haut