Guerre au Mali : « On a menti aux Français » par Jean-Vincent Brisset Général de brigade

Jean-Vincent Brisset Général de brigade, chercheur à l'Iris

La France déploie 3 000 hommes au Sahel. C'est une surprise ?

« Cela signifie que nous ne sommes pas engagés dans la campagne militaire fraîche et joyeuse qu'on a voulu nous décrire. Il faut prendre les choses en mains au Sahel, c'est une certitude, mais pourquoi y va-t-on seuls ? »

La France a-t-elle les moyens d'engager encore des hommes en ?

« Les conditions sont de plus en plus difficiles et deviennent problématiques pour engager le combat efficacement. »

, , Soudan, Nigeria… La situation s'aggrave en . La France peut-elle tout faire ?

« Il est évident qu'il faudrait une action coordonnée des pays occidentaux en Afrique. La France n'a plus les moyens de tout faire seule. Mais elle n'a plus la voix qui permettrait de convaincre et d'entraîner les autres. »

Avant de s'engager au , puis en , le président de la République et le ministre de la Défense ont affirmé que ces opérations seraient limitées dans le temps. Pour la Centrafrique, ils ont même évoqué une simple opération de police. On en est loin. Pourquoi ?

« On a menti aux Français. Par ignorance ou par incompétence. Pr refus d'écouter ceux qui savent. Certains savaient pourtant que, sur le terrain, il n'y aurait pas de relais des forces africaines. Ils savaient que ce serait compliqué. »

Et pourquoi ne pas écouter ceux qui savent ?

« Ceux qui savent, on ne les a pas écoutés, parce qu'en France, on est dans un fonctionnement de chapelle. »

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Source(s) : Jean-Vincent Brisset / Bien Public, le 09.05.2014

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