Daesh : l’Iran, à deux pas d’entrer en guerre ?

L' pourrait très bien mener une action militaire contre la milice takfiriste Daesh (État Islamique), a averti Amir Moussaoui, le président du Centre d'études stratégiques et internationales (CESI), rapporte l'agence iranienne Irib.

«La donne a changé au , et il est possible que l' mène une action militairement, pour se défendre face au danger du terrorisme», a-t-il souligné dans un entretien avec l'agence.

Selon lui, la coalition internationale créée et dirigée par les États-Unis ne cherche pas réellement à éradiquer cette organisation terroriste, mais convoite d'autres objectifs au .

«  Plusieurs pays membres de cette coalition, comme les États-Unis, les Émirats arabes unis, le , l', etc. avaient eux-mêmes soutenu ces groupes terroristes, afin de renverser le gouvernement du Président Bachar al-Assad en , et le gouvernement à Bagdad », soutient-il.

Objectifs dictés

Ces pays ont fixés quatre missions principales pour ces groupes terroristes.

Moussaoui les énumère :

  1.  ternir l'image de l'Islam et du monde musulman, par des actions inhumaines et des crimes odieux
  2.  éclipser l'importance de la question de la
  3.  diviser les Musulmans, via une guerre entre Sunnites et Chiites 
  4.  détruire les infrastructures des pays, frontaliers de la occupée, comme l', la , le et la Jordanie.

Combattre les Kurdes

Le président du CESI perçoit d'autres missions pour les terroristes de Daesh.  Dont entre autre la demande de la de s'en prendre aux Kurdes en Syrie, car Ankara ne pouvait pas supporter l'autonomie des Kurdes syriens. 
Moussaoui explique que les dirigeants turcs considèrent l'autorité autonome des Kurdes, dans le Nord de la Syrie, comme un danger pour leur sécurité nationale, d'autant plus que le gouvernement d'Ankara entretient des relations fragiles avec sa population kurde. 

Pour le pétrole volé

En outre, les Kurdes de Kobané constituent un obstacle devant le transfert facile du pétrole volé de la région syrienne de vers la , par les terroristes de Daesh.

Moussavi précise : «ces derniers mois, les Kurdes de Kobané exigeaient de Daesh un droit de transit, pour le transfert du pétrole volé de la Syrie vers les villes turques. Le prix que les Turcs devaient payer pour ce pétrole volé avait doublé. Daesh percevait entre 10 et 15 dollars le baril, tandis que les Kurdes de Kobané réclamaient pour eux entre 10 et 15 dollars de droit de transit !»

Combattre le

Selon le président du Centre d'études stratégiques et internationales, une autre mission a été également définie : combattre le .
Ankara l'a confiée aussi bien à Daesh qu'a son frère ennemi, la branche armée d'Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Alors que ces deux milices étaient à couteaux tirés dans plusieurs régions syriennes, la Turquie leur a demandé de s'unir ensemble contre le Hezbollah libanais.

La semaine dernière, ces deux groupes terroristes ont mené une opération conjointe, à Baalbek () et à Qalamoun (Syrie), pour s'emparer des bases du Hezbollah libanais. Mais les combattants de ce dernier  ont vite réagi, et ont déjoué le plan des terroristes.

: venger les USA

En Irak, estime Moussaoui, les terroristes de Daesh ont une autre mission : venger les États-Unis qui n'ont pas pu créer de base militaire sur le territoire irakien, après le retrait de ses forces de ce pays.

« Pour se venger du gouvernement de l'ancien Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, les États-Unis ont préparé le terrain à ce que Daesh s'unisse avec les résidus du parti Baath en Irak. Les négociations entre les deux parties sont actuellement en cours au », révèle-t-il.

De nouveaux signaux

Le président du Centre d'études iranien a ajouté que les autorités militaires et diplomatiques de Téhéran ont bien compris le changement conjoncturel régional, et émettent de nouveaux signaux portant sur l'éventualité d'une action militaire iranienne contre l'organisation terroriste de Daesh.

« Jusqu'à présent, les responsables iraniens se concentraient sur l'offre de conseils aux forces militaires syriennes ou irakiennes. Mais ils sont à présent en train d'examiner la possibilité et la nécessité de l'envoi de troupes, pour combattre les terroristes », ajoute Moussaoui.

« Les terroristes de Daesh ont développé leurs activités, près de Bagdad, notamment à Ramadi. Ils veulent occuper cette ville pour pouvoir créer un axe, qui renforcerait leur position de Ramadi, jusqu'à la frontière avec la Jordanie. Dans ce cas, la République islamique d'Iran ne pourra plus rester dans l'inaction et devrait prendre des mesures concrètes, pour se défendre, face aux menaces des terroristes extrémistes de Daesh », a-t-il averti.

Cependant, Mir Moussavi a émis l'espoir que la résistance du peuple et du gouvernement irakiens puisse déjouer ce complot des ennemis de l'Irak.

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Source(s) : Almanar avec IRIB, le 17.10.2014

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