Bruno Le Maire veut accéder aux relevés bancaires des bénéficiaires d’aides sociales

Chaque Samedi soir sur la chaîne principale de la télévision publique française (), dispose d'une émission de 4 heures. Une heure de cette émission est consacrée à l'expression publique d'un invité , ce qui en fait l'émission du paysage audiovisuel où les personnes disposent de la plus grande tribune en durée pour s'exprimer.
En conséquence, cette émission est extrêmement commentée ; et on y assiste à de grands moments, on y témoigne de grandes révélations, clashs et petites phrases.

Un résumé-commentaire vidéo est disponible en fin d'article

Hier soir, l'invité était Bruno Le Maire, le député LR (ex-) de l'Eure, ex-ministre de l' et candidat pour la primaire LR à l'élection présidentielle. Il abordera les sujets du redressement de la France, de la suppression de la fonction publique territoriale, de l'accès aux comptes bancaires des bénéficiaires des aides sociales, des relations diplomatiques de la France avec les pays du golfe, de la guerre en et en et de l'intégration des musulmans en France.

Résumé de son intervention :

Je suis député de l'Eure, ministre de l' sous , j'ai réalisé un score de 29% lors des élections au Secrétariat Général de l'U.M.P., je publie un livre intitulé “Ne Vous Résignez Pas“.
D'après les derniers sondages, je susciterais une adhésion de 13% des votants à ma candidature aux primaires de l', devant , mais derrière N. Sarkozy et A. Juppé. Tant qu'on n'a pas gagné, on est déçu. Nathalie Kosciusko-Morizet est en quatrième position, je souhaite qu'elle soit candidate et qu'elle parvienne à réunir les signatures d'élus nécessaires parce qu'elle apporte des idées particulières. En règle générale, je souhaite qu'il y ait le plus de candidats possible, et surtout de candidates. J'ai beaucoup de respect pour parce que c'est la première femme à avoir été au second tour des élections présidentielles. Les français attendent un renouveau politique, et je pense que cette primaire va y participer. Je me suis déjà présenté à la présidence de l'UMP en 2012, mais je n'avais pas le nombre de parrainages nécessaire, en 2017 je suis candidat aux primaires. Il n'y a pas d'échec définitif ni de succès facile en politique.

Dans mon livre, je fais une description apocalyptique mais exacte de la situation de la France. Je souhaite donner la parole aux français. Le pays compte 8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui ne voient pas le bout du tunnel. Je pense que c'est le bon moment pour réinventer la France. Il y a peu, François Hollande a été écarté des négociations de l' avec la par . J'ai honte de ce que nous sommes devenus, il faut que la France retrouve sa puissance et sa place au sein des négociations internationales.

Lorsque vous vous présentez aux français, il faut être sincère. C'est pour cela que je parle de ma vie privée et de ma relation avec mon père dans mon livre. J'écris que “mon père ne m'a jamais aimé” alors que ma famille dément en disant que je suis né dans le 16ème arrondissement de Paris dans une famille où tout va bien. En réalité, je viens d'une famille nombreuse où on vous met dans des cases. Je n'ai jamais eu de discussion avec mon père, sauf lorsqu'il m'a déconseillé d'épouser ma femme. Je dois expliquer aux français qui je suis, mes convictions.
Contrairement à quelques-uns de mes adversaires politiques qui veulent être président depuis qu'ils sont enfants, je ne souhaite accéder à la fonction suprême que depuis une date récente. En 2012, lors de la défaite de N. Sarkozy, la droite s'est effondrée, le vieux système politique s'est effondré, et ça m'a donné envie d'être candidat. Depuis 30 ans, le chômage ne descend pas en dessous des 10%, les jeunes n'arrivent pas à trouver un emploi. Je veux changer cela.
Lorsque j'étais ministre ou en cabinet ministériel, je pensais savoir ce qui était bon pour les français sans leur demandé. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller voir les français pour écouter leurs doléances Par exemple, les PME croulent sous les charges et le RSI, les patients de la mucoviscidose sont mal soignés, il y a un rejet de tous les politiques de tous les bords.
Vous dites que la ligne politique de Juppé, c'est “la France apaisée“, celle de Sarkozy “la France volontariste“, celle de Fillon “La France libérale pour réduire le déficit“… Ma ligne, c'est la volonté de faire changer les hommes politiques. Je souhaite mettre fin au cumul des mandats, je souhaite la démission des hauts fonctionnaires qui se présentent à des élections… La France est devenue une monarchie technocratique. Je veux une France de sociale, je souhaite que les jeunes qui viennent des quartiers aient les mêmes chances que les autres. Je souhaite que les gens puissent vivre de leur travail au lieu de crouler sous les charges, qu'ils puissent se soigner. Je veux supprimer 1 million de fonctionnaires dans la fonction publique territoriale (par exemple les jardiniers-fonctionnaires), ce qui fera une économie qui permettra de payer les soins des personnes âgées.
Je veux une France de conquête, à la tête dans les secteurs des nouvelles technologies comme le numérique, la domotique et les objets connectés.
Je souhaite un grand référendum sur le renouveau démocratique : responsabiliser les ministres sur la dépense publique, limiter le nombre de mandats successifs à 3, réduire le nombre de députés à 400, celui des sénateurs à 210. Les politiques bloquent le changement, il faut changer les politiques.
Vous me demandez comment je peux être aussi progressiste en politique et avoir un style aussi rétrograde en littérature. La modernité, ça n'est pas vouloir la rupture sur tout, et surtout pas avec la tradition française. Au contraire, il faut être enraciné dans la tradition française pour porter les réformes que je propose. Nous sommes à un moment d'effondrement de la France sur la scène internationale, l'U.E. peut s'effondrer, le peut s'effondrer. Il faut porter les français vers l'avenir en les rassurant avec votre connaissance du passé. Ceux qui veulent aller vers l'avenir doivent avoir la mémoire longue.

Nous devons changer nos relations diplomatiques avec l', concernant la place des sunnites en , nos relations diplomatiques avec le et l'. On ne peut pas combattre l'islamisme en France où nous défendons l'égalité hommes-femmes et la liberté d'expression, et être complice des royaumes qatari et saoudien. Nous ne sommes pas obligés de leur vendre la France. Srako et Hollande l'ont fait parce qu'ils pensent qu'il est impossible de discuter avec tout le monde. Nous devons discuter avec tout le monde, notamment l', même si les Etats-Unis ne sont pas d'accord et qu'Israël a droit à sa sécurité [Ndr : la politique des USA a changé par rapport à l'Iran, je discute de ce point dans la ci-dessous]. Nous devons redéfinir nos relations diplomatiques avec l'Iran et le royaume saoudien comme je le réclame depuis 2013. Avec la , nous aurions pu faire un front européen afin d'intervenir en Syrie. Hollande a choisi la ligne “ni Bachar, ni l'État Islamique“.

Malgré mes désaccords avec l'UMP, et malgré ma ligne gaulliste souhaitant une “rencontre entre un peuple et un dirigeant”, je ne souhaite pas quitter le parti parce que je veux redéfinir la ligne du parti à travers un débat d'idées entre les différents courants que nous n'avons pas eu depuis longtemps. Ça sera l'occasion de montrer qu'il existe de vraies différences idéologiques entre les différents candidats aux primaires. A. Juppé par exemple est pour un quinquennat présidentiel unique. Je suis contre. Je suis pour le Mariage pour tous, mais je suis contre la loi Taubira parce qu'elle ouvre la porte à la GPA et à la PMA. C'est pour cela que je me suis abstenu lors de son vote à l'assemblée. Je tiens toujours bon sur mes convictions.

Dans mon livre, j'écris que la condition pour que l'Islam trouve sa place en France est que tous les musulmans français se considèrent comme français d'abord et musulman ensuite. Vous me rétorquez que par contraposée, mon raisonnement implique que s'il existe un musulman qui ne se considère pas comme français, alors l'Islam n'a pas sa place. Ça n'est pas ce que je voulais dire. L'islam n'est pas incompatible avec la République, mais il y a un certain islam de provocation, un islam dévoyé, qui doit être combattu. Le projet politique de l'Islam qui veut voiler les femmes n'est pas compatible. En France, on peut tout critiquer y compris faire des caricatures de Mohammed. Je suis catholique, et les caricatures du Christ faites par Charlie Hebdo m'insupportent, mais je dois les accepter.
Les français -et pas seulement les musulmans- doivent réaffirmer leur appartenance à une histoire et une langue commune autour de la citoyenneté. La nation rassemble là où les religions divisent. La France a subi une défaite culturelle. Nous devons réapprendre la culture française à tous les français.

En Septembre 2015, j'étais favorable à une intervention française sur le sol Syrien et je n'ai pas changé d'avis. Nous aurions dû intervenir dès 2014 et mettre fin à la menace de l'État Islamique. En 2003, j'étais dans le cabinet du ministre des affaires étrangères Dominique de Villepin, nous étions contre l'intervention en qui s'est avérée être un bourbier dont le résultat est Daesh. D'ailleurs, en 2003, nous avons prévenus que cette intervention générerait du terrorisme. Aujourd'hui, la situation n'est pas la même qu'en 2003 où Saddam Hussein n'était pas une menace pour le territoire français. Daesh est une menace pour le territoire français, nous l'avons vu pendant les attentats.
Je pense que D. Trump est un homme dangereux, et qu'il n'est pas souhaitable qu'il parvienne à la tête de la première puissance mondiale. J'espère qu' gagnera les élections.

Je pense que la lutte contre la fraude aux aides sociales devrait être un principe absolu. On devrait pouvoir accéder aux fichiers bancaires et à ceux des allocations et les croiser pour voir s'il y a des fraudes. Le département qui distribue le RSA et les aides sociales devrait avoir un droit de regard sur les données bancaires parce que le RSA ne va souvent pas à ceux qui en ont réellement besoin. Il faut être plus strict sur la destination des aides sociales.

La France a aujourd'hui le même problème qu'elle avait en 1940. En 1940, une incapacité des chefs militaires a entraîné sa défaite face à l', depuis les années 1980, une démission des politiques a entrainé un effacement de la France de la scène internationale. Il existe une incapacité des chefs à trouver des solutions pour le pays ; ils ne sont ni à la hauteur de la mondialisation, ni à la hauteur des français.
L'Islamisme radical est comparable au nazisme, les chefs politiques doivent être à la hauteur face à ces idéologies. Quand on accède aux fonctions suprêmes du pouvoir, on doit faire son maximum. Je pense que pour une fois, on devrait donner leur chance aux nouvelles générations. En et en , les chefs de gouvernement Cameron et Renzi sont des quadragénaires. En 2017, nous devons suivre l'exemple de ces pays et faire confiance à cette génération [dont [il] fait partie Ndr].

Résumé par Protis

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